Calendrier de l’Avent 2020 – 21 décembre 2020

Félix Edouard Vallotton, « Les instruments de musique, planche 3 : Le Violon », 1896, MAH Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève.

Voici encore une œuvre de Vallotton… Oui, je sais, mais quand un artiste peut nous emmener si loin à travers les différentes facettes de son œuvre, on en profite ! Aujourd’hui, une planche de sa célèbre série de xylographie consacrée aux instruments de musique, série qui marque un tournant dans son œuvre. Ici le degré de synthèse formelle des éléments représentés atteint des sommets. Le fauteuil à peine souligné par un trait de lumière, le violon presque invisible si ce n’était cet archet reflétant la lueur de l’âtre. Les éléments du décor ne sont là que pour satisfaire notre besoin d’être rassurés par un sentiment de familiarité, alors que le sujet même de l’œuvre est plongé dans l’ombre. Le sentiment pesant qui émane de toute cette noirceur est contrebalancé par la chaleur du feu de cheminée qui met en évidence le jeu du musicien, nous rappelant l’élément essentiel et manquant de l’image : le son du violon, qui ne reste qu’à notre imagination de restituer. Si vous aimez ce style d’impression, nous vous invitons à découvrir les autres planches de cette série directement sur le site web du MAH et de leur magnifique catalogue en ligne : https://collections.geneve.ch/mah/ En un mot, allons au musée via leur catalogue en ligne en attendant de pouvoir y retourner sereinement physiquement.

Calendrier de l’Avent 2020 – 16 décembre 2020

Félix Edouard Vallotton , « Le Mont-Rose », 1892, MAH Mu-sée d’art et d’histoire, Ville de Genève. Legs Irène et Vassily Photiadès, 1977.

On reste avec Vallotton mais on fait un bon de 20 ans en arrière avec cette xylographie sur papier Japon. On retrouve sur cette planche l’influence des estampes japonaises: l’épuration des lignes, la force du trait, le contraste des ombres qui seul va donner du volume aux rochers. Cette idée aussi que par quelques lignes suggérant des bancs de nuages Vallotton suggère également une certaine distance entre le premier et le second plan, distance toute conventionnelle. J’aime beaucoup le côté déstabilisant que le titre nous procure découvrant l’œuvre… ou l’inverse ! Dans cette composition presque surexposée avec ces blancs très purs, éblouissants, et ces noirs denses et profonds bien que parcimonieux, la mention de ce « Mont Rose », nom de la montagne nous procure un sentiment de surprise. Rappelons que ce nom vient du patois valdôtain rouésa qui signifie « glacier ». Rien à voir donc avec la couleur rose si ce n’est nous faire rêver un peu. J’aime aller au musée pour découvrir des œuvres qui nous surprennent et nous emmène plus loin que ce à quoi on s’attendait… Rendez-vous au musée en 2021 ??!

Calendrier de l’Avent 2020 – 15 décembre 2020

Félix Edouard Vallotton, « Chemin ensoleillé à Honfleur », vers 1910, MAH Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève. Achat, 1971.

On quitte les monts enneigés un instant pour se réchauffer au soleil de Vallotton. Entouré d’une végétation luxuriante on entendrait presque les oiseaux chanter tellement le rendu émotionnel dans cette toile est fort. Son rêve était de peindre des paysages qui ne seraient pas en proie à des rapports soumis aux convenances ou au dictat de l’analyse précise de la lumière. Il voulait représenter la nature selon les émotions qu’elle lui procurait, des lignes, des couleurs, quelques détails…Il découvre Honfleur et sa région en 1902 et y peindra des paysages, des intérieurs et des portraits qui sont exposés aujourd’hui dans de nombreux musées suisses et étrangers. On pense à « Vases de Honfleur » (1917) au Musée des Beaux-Arts de Lausanne, à « Vue de Honfleur » (1910) au Kunstmuseum Winterthur ou encore à « Effet de brume, Honfleur » (1917) collection particulière. Ces œuvres se caractérisent par un traitement de l’espace particulier et des contrastes colorés intenses qui transmettent plus un état d’esprit, allant de la joie à la mélancolie, qu’à une simple représentation de la nature.