HAIKU : matcha et rituel d’écriture

Dans cet article, j’avais envie de te partager mon petit moment d’écriture, particulièrement propice quand vient l’automne et ses premières vagues de froids.

En temps normal, j’aime aller me promener et me laisser inspirer par la nature. Exposer son corps aux éléments rends les kigo beaucoup plus concret et permet parfois de “débloquer” l’écriture.

Aujourd’hui je te partage un autre rituel d’écriture que j’aime bien, qui ne nécessite pas cette fois de chausser bottes et cache-nez.

Le rituel

  1. J’aime me fouetter un thé matcha (voir la recette ci-dessous), m’installer confortablement sous un plaid ou à la fenêtre près du radiateur et sortir mon cahier dédié au haiku.
  2. Je choisis un kigo qui me plaît, m’inspire, me questionne ou me semble propice à l’écriture à ce moment précis.
  3. Je fais une liste de mots et d’émotions que m’évoque ce kigo. J’essaye d’ouvrir mon champ lexical et de me laisser surprendre.
  4. Je laisse le ou les poèmes venir à moi, tranquillement, sans pression.
  5. Tout en finissant mon matcha, je prends le temps de me détacher du/des poèmes écrits. C’est peut-être l’occasion de lire un ou deux haiku de mon auteur préféré ou de regarder par la fenêtre les jeux colorés de l’automne.
  6. Je prends ensuite le temps de relire mon/mes haiku (ça peut être plusieurs jours plus tard, donnant lieu à un nouveau moment de thé).

Les points à vérifier:

  • la métrique 5-7-5
  • 1 seul kigo
  • 1 seule émotion
  • les répétitions (de sons, de sens,…)
  • les rimes
  • est-ce qu’il y a de la place pour ton lecteur ?

Si un ou des points ne sont pas respecter ou me posent problème, je retravaille le poème ou j’en écris un nouveau.

Ce travail d’écriture est vraiment important et me permet de mieux me connecter à ma sensibilité et aux vibrations de la saison en cours. Je me sens ancrée dans le moment présent et quand je reviens sur ces poèmes plus tard, ils me satisfont et je me sens validée dans mon écriture.

Si je ne fais pas ce travail, par la suite je suis souvent déçue par mes poèmes car je réalise après coup qu’ils sont vides de sens ou redondant et qu’ils ne transmettent pas l’émotion ou le “tableau” que j’avais envie de partager.

Tu veux un exemple ?

Premier jet

sourire fugace

les doigts du vent

à la surface de l’eau

-> pas de kigo, trop descriptif, pas d’émotion

Version après travail

sourire fugace

dansant au vent d’automne

nos ombres mêlées

-> plus d’espace et de zones d’interprétation pour le lecteur.

Si tu veux découvrir toutes les étapes de travail d’un poème à l’autre, rejoins “Haiku : la boîte à outils”. J’y ai posté une vidéo où je détaille tout le processus.

Est-ce que toi aussi tu retravailles tes haiku ou préfères-tu les laisser tels quels ? Est-ce que tu aimes relire tes anciens poèmes ? J’ai hâte de te lire.

Recette du matcha

Matériel nécessaire:

  • un bol chawan ou bol à thé. Peut être remplacé par un bol d’environ 15cm de diamètre à fond assez plat.
  • une cuillère chashaku, longue cuillère en bois qui sert à mesurer le matcha (peut être remplacé par une cuillère à café)
  • un fouet chasen, fouet en bambou spécifique à la préparation du thé matcha, ou un petit fouet de cuisine.

Ingrédients (pour un thé léger usucha)

  • 2 cuillères chashaku (env. 1 c.c) de poudre de thé matcha
  • 160 ml d’eau à 80 C°
  • un wagashi de saison (pâtisserie traditionnelle japonaise) ou un morceau de takuan (pâte de haricot rouge sucré en barre) facile à trouver dans les magasins d’alimentation japonaise. Peut être remplacé par une petite pâtisserie occidentale.

Préparation du thé

  1. Faire chauffer l’eau jusqu’à frémissement (ne pas faire bouillir l’eau).
  2. Verser 2 cuillères chashaku de poudre de thé dans le bol.
  3. Verser environ 160 ml d’eau frémissante sur le thé et fouetter délicatement avec le chasen (ou le fouet de cuisine).
  4. Manger la pâtisserie japonaise AVANT de boire le thé. La douceur du wagashi va contrebalancer l’amertume du matcha et sublimer ton expérience.

Enjoy!

(c) Le Japon avec Andrea, 2023.

Les oies sauvages dans l’art japonais

Un de mes souvenirs les plus forts de mon premier voyage au Japon fut l’apparition de ces oiseaux et leur V reconnaissable, dans le ciel de Kyoto en octobre 2009. Pourquoi les oies sauvages? Parce que durant mes études en art japonais, j’ai eu l’occasion de la croiser souvent cette figure de l’oie sauvage. Elle est très présente, notamment dans la série “Les huit vues de Ômi” (Ōmi hakkei, 近江八景) de Ando Hiroshige.

Il en a réalisées plusieurs, toutes les plus audacieuses les unes que les autres d’un point de vue graphique et de composition. Tout comme les célèbres séries d’estampes “Les cinquante-trois stations du Tôkaidô” du même artiste ou “Les trente-six vues du mont Fuji” de Hokusai, ces images avaient pour but de faire voyager le lecteur ou de le renseigner en cas de déplacement sur les choses à ne pas manquer durant son trajet.

Ainsi les huit vues d’Òmi montrent toujours les huit mêmes vues :

  1. Temps clair à Awazu (Awazu seiran, 粟津晴嵐)
  2. Lune d’automne au temple Ishiyama (Ishiyama shūgetsu, 石山秋月)
  3. Les oies descendant à Katada (Katada rakugan, 堅田落雁)
  4. Nuit pluvieuse à Karasaki (Karasaki yau, 唐崎夜雨)
  5. Soleil du matin à Seta (Seta sekishō, 勢田夕照)
  6. Neige au crépuscule sur le Mont Hira (Hira bosetsu, 比良暮雪)
  7. Evening Bell at Miidera Temple (Mii banshō, 三井晩鐘)
  8. Retour au port à Yabase (Yabase kihan, 八橋帰帆)

Le talent et la virtuosité de l’artiste feront le reste.

La force des artistes japonais réside souvent dans leur capacité à reproduire dix fois le même thème avec toujours un point de vue différent, une prouesse graphique ou une audace spatiale qui rend chaque œuvre unique et digne d’intérêt.

La vue qui nous intéresse est évidemment la 3e, “Les oies descendant à Katada”. Katada est une petite ville côtière sur le lac Biwa (le plus grand lac du Japon, au nord de Kyoto) où les oies sauvages ont l’habitude de faire escale en automne.

Voici deux exemples d’œuvres sur ce thème réalisées la même année par Hiroshige :

Ando Hiroshige, Les huit vues d’Òmi, Oies descendant sur Katada, format yotsugiri (19.5 x 13.25 cm), ~1834-35.
Ando Hiroshige, Les huit vues d’Ômi, Oies descendant sur Katada, format ôban horizontal (39 x 26.5 cm), 1834-35 (Tenpō 5-6).

La différence de qualité s’explique par le type de commande. Si la première œuvre semble moins soignée, c’est qu’elle fait le quart de la taille de celle du dessous et que probablement les moyens de production étaient eux aussi réduits. La première œuvre était probablement un équivalent à la carte postale d’aujourd’hui, une image souvenir qu’on pouvait se procurer à moindre coûts dans les foires, chez les marchands de livres ou sur les lieux de passage. Tandis que la deuxième, plus luxueuse, entre dans la catégorie des nishiki-e (“image de brocard”, 錦絵), c’est à dire des estampes soignées coûteuses, commandées par de riches amateurs.

La règle d’or de ces séries d’estampes étaient de divertir, voire de surprendre. L’idée était que les amateur, selon leurs moyens, se procureraient la série entière si les œuvres sont assez originales. Encore plus lorsqu’il s’agit de commandes privées par de riches marchands. Ils espèrent épater la galerie et surprendre leurs amis lors de réunion entre amateurs éclairés. L’audace et l’originalité sont donc au cœur de la production de ces images.

Ando Hiroshige, Les huit vues d’Ômi, La baie de Katada (Katada no ura, 堅田の浦), format aiban horizontal (35 x 23.5 cm), 1852.

Des artistes comme Hiroshige ou Hokusai ont su prendre parti de cette situation et il nous pouvons encore aujourd’hui sentir vibrer les lignes et les couleurs de chaque composition.

(C) Le Japon avec Andrea

JAPONAIS dictée (N5) : きょう は げつようび です。

Écoute le fichier audio ci-dessous et écris ce que tu entends. Selon ton niveau, écris les kana et essaye d’écrire les kanji que tu connais.

La première lecture est à vitesse normale, la seconde est beaucoup plus lente.

Essaye de répondre à ces quelques questions :

1. 毎日(まいにち)何時(なんじ)に起(お)きますか。

2. どんな スポーツ を します か。

3. 休(やす)みは いつですか。

Script

今日は月曜日です。

きょう は げつようび です。

kyou wa getsuyoubi desu.

毎日7時に起きます。

まいにち しち じ に おきます。

Mainichi shichi ji ni okimasu.

フィットネスをして、朝ごはんを食べて、会社へ行きます。

フィットネス を して、あさごはん を たべて、かいしゃ へ いきます。

Fitonessu o shite, asagohan wo tabete, kaisha e ikimasu.

会社は月曜日から金曜日までです。

かいしゃ は げつようび から きにょうび まで です。

Kaisha wa getsuyoubi kara kinyoubi made desu.

土曜日と日曜日は休みです。

どようび と にちようび は やすみ です。

Doyoubi to nichiyoubi wa yasumi desu.

Traduction

Aujourd’hui c’est lundi.

Tous les jours je me lève à 7h.

Je fais du fitness, prends mon petit déjeuner et vais au travail.

Mon travail est du lundi au vendredi.

J’ai congé samedi et dimanche.

Réponses aux questions

1. 7じ に おきます。

Il se lève à 7h.

2. フィットネスをします。

Il fait du fitness.

3. どようび と にちようび は やすみ です。

Samedi et dimanche sont congés.

A toi !

Utilise les mêmes structures de phrase pour parler de ton lundi.

(C) Le Japon avec Andrea

Si tu veux recevoir ma newsletter hebdomadaire consacrée à l’étude du japonais inscris-toi ici. よろしくね。

Matcha et fantaisie

La chambre de thé (suki-ya) ne prétend pas être autre chose qu’une simple cabane – une hutte de paille, ainsi que nous l’appelons. Les caractères originaux composant le mot suki-ya signifient “Maison de la Fantaisie”. […] La chambre de thé est à l’évidence une Maison de la Fantaisie puisqu’elle apparaît comme une structure éphémère construite à seule fin d’abriter une impulsion poétique. Elle est aussi une Maison du Vide en ce qu’elle est dénuée de toute ornementation, hormis ce qui peut y être placé pour satisfaire une nécessité esthétique passagère. Elle est, enfin, une Maison de l’Asymétrique parce qu’elle se voue au culte de l’Imparfait, et qu’on y laisse volontairement une part d’inachevé que le jeu de l’imagination peut compléter à sa guise.1

Poudre fine, vert intense, saveur rugueuse et délicate en bouche, douce sensation du tatami, simple éclat du chawan, vue imprenable sur un jardin, le thé matcha évoque immédiatement une myriade d’émotions et d’éléments esthétiques à celui qui tient le Japon dans son cœur.

Aujourd’hui je t’invite à un voyage sensoriel et savoureux. Non pas une cérémonie du thé, mais un “moment de thé”, de toi à toi, sans chichi, pour sortir (enfin) ce matcha de ton placard et prendre plaisir à le boire.

  1. OKAKURA Kakuzô, Le livre du thé, éd. Picquier poche, 2008, p. 76.

Ustensiles

  • un bol chawan ou bol à thé. Peut être remplacé par un bol d’environ 15cm de diamètre à fond assez plat.
  • une cuillère chashaku, longue cuillère en bois qui sert à mesurer le matcha (peut être remplacé par une cuillère à café)
  • un fouet chasen, fouet en bambou spécifique à la préparation du thé matcha, ou un petit fouet de cuisine.

Ingrédients

pour un thé léger usucha

  • 2 cuillères chashaku (env. 1 c.c) de poudre de thé matcha
  • 160 ml d’eau à 80 C°
  • un wagashi de saison (pâtisserie traditionnelle japonaise) ou un morceau de takuan (pâte de haricot rouge sucré en barre) facile à trouver dans les magasins d’alimentation japonaise. Peut être remplacé par une petite pâtisserie occidentale.

Préparation du thé

  1. Faire chauffer l’eau jusqu’à frémissement (ne pas faire bouillir l’eau).
  2. Verser 2 cuillères chashaku de poudre de thé dans le bol.
  3. Verser environ 160 ml d’eau frémissante sur le thé et fouetter délicatement avec le chasen (ou le fouet de cuisine).
  4. Manger la pâtisserie japonaise AVANT de boire le thé. La douceur du wagashi va contrebalancer l’amertume du matcha et sublimer ton expérience.

Enjoy!

(c) Le Japon avec Andrea, 2023.

La figure du chat au Japon à travers une œuvre de Hiroshige

Petit aperçu avant la conférence du 08 octobre prochain dans le cadre de l’Automne de Culture Japonaise 2023 (infos et inscription ici).

Le chat, toute une histoire

Au Japon comme ailleurs, la figure du chat est ambivalente, tantôt porte-bonheur, tantôt démon abominable. En un mot, le chat fascine.

Aujourd’hui je te propose l’analyse d’une estampe d’Andô Hiroshige tirée de sa célèbre série “Cent vues célèbres d’Edo” où le chat vient attirer notre attention.

Andô Hiroshige, Champs de riz à Asakusa et le festival Torinomachi (Asakusa tanbu Torinomachi mōde), in «Cent célèbres vues d’Edo» (Meisho Edo Hyakkei), planche n° 101, Hiver, entre 1857 et 1858, Brooklyn Museum.

Alors que les Japonais sont déjà friands de voyages et de découvertes, se développent un nouveau genre de série d’estampes représentant les célèbres lieux à voir absolument et ce à travers tout le Japon. Les «Cent vues célèbres d’Edo» s’inscrivent dans la tradition de ces séries à but touristique, ici abordant les lieux réputés incontournables de la capitale (Edo étant l’ancienne Tokyo).

Focus sur l’œuvre

Nous nous trouvons ici dans une chambre de courtisane du célèbre quartier de plaisir de Yoshiwara. Les différents détails de l’œuvre permettent de raconter une histoire tout en représentant un paysage en profondeur grâce à l’audace de la composition et à l’habileté de Hiroshige. En effet, les éléments du premier plan nous laissent subtilement deviner qu’une courtisane a reçu un client : les peignes en bambou décorés (coin inférieur gauche de l’image) et juste au-dessus le papier en rouleau.

Pourquoi ces deux éléments indiquent la présence d’une courtisane et de son client ? Les peignes sont appelés kumade et sont des souvenirs typiques associés au festival Torinomachi dont on voit la procession par la fenêtre. La présence de ces peignes ainsi que le fait qu’on les ait sortis de leur emballage pour être admirés, suggèrent que quelqu’un les a offert tout récemment (le client) et que quelqu’un les a reçu et les admirés (la courtisane). Quant au papier, que l’on aperçoit presque en passant, c’est ce qu’on appelle le «papier pour l’acte honorable» (onkotogami), qui est l’accessoire indispensable à toute courtisane.1

Il ne s’agit pas ici seulement de l’ingéniosité de l’artiste, mais bien une des particularités de ces estampes de luxe (nishikie) dont le but n’était pas uniquement de proposer de belles images à admirer en bonne compagnie, mais aussi l’occasion de montrer son goût et ses connaissances à travers un jeu de sous-entendu et d’éléments à multiple signification.

Là où un chat paisible semble s’adonner à la contemplation de l’euphorie et de l’activité humaine se déroulant à l’extérieur, en réalité un autre genre d’euphorie à lieu non loin, derrière le paravent tout juste esquissé.


L’artiste ne montre rien, mais nous révèle tout!

………….

  1. OUSPENSKI Mikhail, Hiroshige, Parkstone Press International, New York, 2008, p. 219.

Que vient faire le chat ici ?

Ici le chat a un rôle principal, mais par défaut… Je m’explique. Si la scène principale (la courtisane et son client) n’est que suggérée tout comme la procession en arrière plan, il faut bien trouver un sujet concret à l’image. C’est là que le chat entre en scène.

Le chat reste le symbole de l’intérieur confortable et chaleureux. Ici aucune référence à son ambivalence symbolique (queue coupée, pelage blanc et gris), il s’agit donc d’un chat de compagnie ordinaire, qui se prélasse devant la fenêtre et par ce stratagème, nous indique qu’il y a bien quelque chose à voir de ce côté. Sa présence est donc indispensable à la lecture de l’image.

Si tu veux des histoires de chat démon, je t’invite à la conférence sur la figure du chat dans les contes japonais du dimanche 08 octobre 2023 (infos et inscription ici).

(c) Le Japon avec Andrea.

JAPONAIS / Te lancer (enfin) grâce aux objectifs SMART

C’est quoi la méthode SMART au fait ?

C’est une méthode qui t’aide à rendre tes objectifs tangibles et à mieux les atteindre. Tu peux appliquer cette méthode à tes projets pro ou perso (au développement de ton business, à la rénovation de ta maison, etc.). Mais surtout, tu peux l’appliquer à ton apprentissage du japonais !

Comment ça marche ?

SMART comme…

Spécifique

  • quoi? qu’est-ce que tu veux accomplir?
  • qui? qui est en charge du projet? qui participe et à quel degré?
  • où? quel lieu, quelle plateforme en ligne?
  • pourquoi ? pourquoi cet objectif est-il important pour toi?

Mesurable

  • Comment suivre tes progrès?
  • Quels sont les indicateurs de performance?
  • Comment savoir quand l’objectif est atteint ?

Atteignable

  • Est-ce que ton objectif est réaliste par rapport à tes ressources et contraintes du moment ?
  • Est-ce que tu as toutes les capacités requises?
  • Quelles sont les étapes ou les actions nécessaires pour réaliser l’objectif?

Réaliste (pertinent)

  • Est-ce que cette action est vraiment pertinente par rapport à tes objectifs sur le long terme ?
  • Est-ce le bon moment pour te lancer dans cette action ?

Temporel

  • Quand vas-tu commencer ?
  • Quelle est la date que tu te fixes pour accomplir ton objectif?
  • Y a-t-il des étapes intermédiaires ?

Et pour mon japonais alors ?

Prends-toi 1h avec une boisson qui te fait du bien, dans un coin qui t’inspire. C’est parti!

Dans un carnet (sur une feuille ou une page Notion, ce qui te convient dans ton quotidien) note toutes ces questions en fonction de la pertinence de celles-ci par rapport à ta propre situation.

L’idée c’est qu’à la fin de cet exercice tu sois muni.e d’une marche à suivre et d’objectifs clairs auxquels tu vas pouvoir te référer en cas de coups durs, de passages à vide, de grosse démotivation…

Fait en sorte d’avoir toujours cette liste à portée de main dans ces cas-là, tel un soutien inconditionnel et un rappel que tous ces efforts mènent à un objectif final qui te tient à cœur.

Un exemple concret

On est en septembre, et la reprise des cours et des bonnes résolutions est d’actualité. Avec mes élèves en cours privé, chaque début d’année on fait cet exercice pour poser les choses et s’assurer que les objectifs n’ont pas changé si ce n’est pas un nouvel élève (et si les objectifs ont évolué alors les cours seront adaptés). Cet exercice sert aussi à se rappeler la finalité des cours (boost de motivation garantis, surtout avec les ados) et commencer l’année avec une planification claire des étapes intermédiaires (X leçons ou points de grammaire avant Noël, X capacités acquise avant Pâques, maîtriser les phrases de survie avant le voyage au Japon au mois de X, etc.).

Cette année, avec mon élève Valentin on a fait l’exercice et voilà ce que ça donne :

Spécifique

  • Quoi et pourquoi ? Il part au Japon en mai 2024. Son but est de pouvoir communiquer en japonais lors de son voyage et de ne pas se sentir trop perdu. Il a appris les kana tous seul, mais n’est pas sûr de lui. Il va prendre 1 cours privé d’une heure par semaine avec moi et a du temps pour des devoirs. -> ce voyage l’a enfin décidé à se lancer dans le japonais, avant il en avait envie, mais ce n’était pas le bon moment pour lui.
  • Qui ? Lui et moi.
  • Où ? En ligne.

Mesurable

  • On a environ 7 mois pour le mettre à l’aise. On commence avec un temps de révision des kana et pour moi vérifier que tout va bien (écriture, lecture et rectifier les erreurs éventuelles).
  • On va partir sur les bases du japonais en mettant l’accent sur la conversation avec des phrases en début de cours et des questions à me poser. Au fur et à mesure, les phrases deviendront plus complexes.
  • L’idée est de faire une leçon par semaine avec exercices écrits et questions orales pour voir si les notions sont acquises. (si difficultés = exercices complémentaires).

Atteignable

  • Valentin a le temps en dehors de son travail de suivre les cours avec moi et de prendre au moins 1 temps de devoirs et révision en plus par semaine.
  • Il est motivé par la perspective de son voyage et sait exactement pourquoi il a choisi de prendre des cours.
  • Valentin n’est pas particulièrement studieux, mais avec ces objectifs clairs, il sait quoi faire (il a donc les capacités pour atteindre son objectif) et on est en train de mettre en place une routine applicable même les jours de non-motivation

Réaliste

  • Il ne souhaite pas être bilingue en 7 mois et il sait très bien que lors de son voyage et il ne comprendra pas tout, mais il souhaite être capable de poser des questions en cas de problème, de communiquer au restaurant, à l’hôtel et dans des situations du quotidiens.
  • En plus de ce voyage, Valentin adore les manga et les animés et a une passion pour la cuisine japonaise. Son apprentissage peut ainsi avoir plusieurs ramifications futures, ce qui est un atout.

Temporel

  • On a commencé les cours fin août 2023 et son voyage est fin mai 2024.
  • On a posé des étapes jalons pour tester ses connaissances et évaluer ses progrès : avant les vacances d’octobre, avant les vacances de Noël et avant les vacances de Pâques. On pourra ainsi vérifier que les objectifs sont toujours alignés et revoir le contenu des cours si nécessaire.

En résumé, Valentin a le temps (et va prendre le temps!), la motivation et les capacités pour apprendre le japonais et atteindre des objectifs concrets et réalistes avant son voyage en mai prochain. Les périodes d’évaluation seront importantes pour voir ses progrès et surtout s’adapter en cas de difficultés pour lui garantir une expérience magique au Japon.

////////////////////////////////////

Si toi aussi tu veux te lancer dans le japonais avec une prof passionnée, apprendre les kana en autonomie ou encore participer à des ateliers de conversation, viens découvrir mes offres.