Quelques textes écrits lors de l’atelier d’écriture du 16 juin – Bois de la Bâtie

 

Malgré les branches cassées, les feuilles éparpillées et l’aspect désolé de ton environnement, tu te pavanes et nous montre tes atours somptueux.

Le paon, originaire de l’Asie lointaine et merveilleuse, nous enchante par son plumage coloré, mais plus encore, par la grâce de sa présence et l’intensité de son regard. Le mâle est splendide, la femelle est discrète. Après ta danse et tes frétillements, entre les yeux de tes plumes et le regard perdu de ton interlocutrice, soudain tu t’envoles!

Ainsi perché sur une branche, la cascade des tes plumes suscaudales reflète chaque timide tentative lumineuse du soleil. Hypnotisée, mon âme vacille entre les variations de bleu, de vert, mais aussi de rouille, de gris et d’ocres. Semblable au mystérieux phénix, il n’en faut pas plus pour comprendre les habitants du village indien qui portent ton nom, ceux qui t’ont couronné animal sacré ou encore Alexandre le Grand et les Romains qui voyaient en toi un décorum, une plaisance visuelle, une œuvre mouvante et irisée.

Depuis 20 minutes que je t’observe, je découvre, à chaque instant, à chaque émotion, à chaque mouvement timide, farouche, hoquetant, lancinant, séducteur ou docile, une perle, un éclat et ce froufrou merveilleux, seule trace de ton passage.

Lila

 

 

 

Jacqueteuses, caqueteuses, pondeuses, amoureuses, tel un tourbillon de sensation colorée, vous embellissez cette journée. La poule, grande causeuse, nous propose un concert de becs et de pics. Des plumes et du duvet jaillissent de vos échanges  passionnés et on ne peut que se demander où donc est passé Monsieur le Coq votre mari?

Marc

Quelques textes écrits lors de l’atelier du 17 février 2019 au MEG

Dimanche 17 février 2019

MEG

Francis Ponge: de choses et d’autres…

 

 

Le coffret eucharistique

Un petit meuble où ranger la beauté et l’excellence.
Tel un bijou ouvragé, tes reflets irisés soufflent un vent salé, prémices au sacrifice.
Des volutes enchevêtrées, un reste de communion: souvenirs du mollusque originel qui, intérieurement, forgeait, un éclat après l’autre, l’essence de ta parure.
La préciosité aménagée, révèle l’habileté d’une main ou la souplesse d’un couvercle.
Viens y ranger ton or, ta fantaisie ou les sacres d’un printemps éternel.

Andréa

Masques

Au soleil africain couchant. Je pénètre la hutte où le masque antilope-léopard me dévisage fièrement.
Il est frappant de beauté, les yeux maquillés rappellent les teintes de ses cornes pointues, de la savane. La gueule du léopard avec ses dents acérées contraste avec la douceur de l’antilope.
Que ne fut ma surprise le lendemain de me trouver face à un masque usé, creusé, aux teintes noircies. Ne subsistaient que des oreilles arrondies, la face mangée, plus de trace des yeux envoûtants, et une gueule édentée,posée sur un menton carré.
Que s’est-il passé cette nuit?

Maja

La pelle à crème

Merci à toi Georges Amoudruz d’avoir donné un semblant d’éternité à des objets essentiels pour leurs possédants et dérisoires pour tous les autres. Merci de leur avoir donné un abri, une connaissance, une dignité.
Petite pelle à crème festonnée dans les mains d’une aïeule, qui a échappé au massacre des objets ordinaires et qui nous survivra.

Isabelle