Calendrier de l’Avent 2020 – 23 décembre 2020

Anonyme, [Temple du dieu-Renard à Inari: estampe pour célébrer le Nouvel An] (Japon),  MAH Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève.

En vue de la semaine prochaine, une œuvre pour vous souhaiter le meilleur pour 2021 avec une représentation du dieu Inari, divinité des renards, de la fertilité et du riz, entre autres. Ici nous sommes en présence d’une estampe imprimée par le temple Inari à l’occasion du Nouvel An. On y trouve le dieu Inari sous sa forme animale en habits de cérémonie performant une danse rituelle de purification, symbolisée par les accessoires utilisés : dans la main gauche un éventail et dans la main droite un « ônusa » ou « haraegushi » (baguette magique en bois utilisée dans les rituels shinto et couvert de bandelettes de papier en zigzag « shide »). Faute de pouvoir se rendre au Japon admirer le temple principal dédié à Inari, le célèbre Fushimi Inari Taisha à Kyôto, nous vous partageons ces quelques notes de couleurs dansées par un renard en nous souhaitant des temps meilleurs pour très bientôt…

Calendrier de l’Avent 2020 – 22 décembre 2020

Ferdinand Hodler, « Femme en extase », 1911, MAH Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève. Achat, 1939.

On abandonne les paysages accueillants d’Hodler pour une représentation de personnage féminin où transitent les trois styles de l’artiste : réalisme, symbolisme et expressionnisme. Ici une femme en extase qui, loin des exemples mystiques liés à la religion et à l’ambiguïté subtile entre amour mystique et érotisme, donne libre court à un érotisme sublimé. Les teintes rouges de la robe ainsi que les fleurs qui entourent la figure accentuent ce lien à la passion et l’amour. Exprimant ses émotions grâce au mouvement de son corps, la danseuse italienne Giulia Leonardi, cette femme dansante au regard lointain, nous donne cette sensation d’intimité et de bien-être. Il faut bien sûr se remettre dans le contexte du début du XXe siècle où les femmes étaient engoncées dans des corsets et des règles sociales pesantes. Par contraste, cette extase féminine semble libre, entraînante et d’une douceur accueillante.

Calendrier de l’Avent 2020 – 20 décembre 2020

Arthur Calame, « Soleil couchant à Vevey », 1885 ?; avant 1885 ?, Ville de Genève, Musées d’art et d’histoire.

Troisième fils du célèbre peintre suisse Alexandre Calame, Arthur Calame (1843-1919) a étudié la peinture avec son père avant de partir à Düsseldorf puis en Italie d’où il remmènera de nombreux paysages.Dans « Soleil couchant à Vevey », le traitement particulier de la lumière donne à l’œuvre sa dimension émotionnelle et nous rappelle les œuvres des romantiques. Ici la nature est comme sublimée, on lui donne la parole et elle se pare de ses plus beaux atours pour séduire le peintre avant tout, et les visiteurs du musée aujourd’hui ! D’un gris bleuté aux reflets cuivrés d’une fin de journée, le ciel et le lac d’une même tranquillité, accueillent cygnes et nuages dans leur douceur ouatée. Redécouvrons les peintres et les paysages suisses, ils valent le détour !

Calendrier de l’Avent 2020 – 17 décembre 2020

Ferdinand Hodler, « Paysage printanier avec arbres en fleur », vers 1895, Ville de Genève, Musées d’art et d’histoire.

Nous restons avec un de nos artistes suisses préférés et un paysage printanier pour sortir de cette grisaille de décembre. Hodler cristallise toutes les nuances et les émotions d’un printemps ensoleillé dans ce paysage où se dressent deux arbres qui semblent se tenir par la main. Au premier plan, un parterre d’herbes et de fleurs et en fond un lac à peine visible avec seulement l’ombre d’une berge montagneuse au loin, perdu dans le bleu du ciel. Renouveau de la nature, renouveau de la vie, le printemps est la saison par excellence où la nature nous éblouit de sa beauté : ses différents tons de vert, sa multitude de fleurs, ses branches qui soudain se revêtent de bourgeons pimpants. Après la pluie, le beau temps et après l’hiver, le printemps… accrochons-nous !

Calendrier de l’Avent 2020 – 16 décembre 2020

Félix Edouard Vallotton , « Le Mont-Rose », 1892, MAH Mu-sée d’art et d’histoire, Ville de Genève. Legs Irène et Vassily Photiadès, 1977.

On reste avec Vallotton mais on fait un bon de 20 ans en arrière avec cette xylographie sur papier Japon. On retrouve sur cette planche l’influence des estampes japonaises: l’épuration des lignes, la force du trait, le contraste des ombres qui seul va donner du volume aux rochers. Cette idée aussi que par quelques lignes suggérant des bancs de nuages Vallotton suggère également une certaine distance entre le premier et le second plan, distance toute conventionnelle. J’aime beaucoup le côté déstabilisant que le titre nous procure découvrant l’œuvre… ou l’inverse ! Dans cette composition presque surexposée avec ces blancs très purs, éblouissants, et ces noirs denses et profonds bien que parcimonieux, la mention de ce « Mont Rose », nom de la montagne nous procure un sentiment de surprise. Rappelons que ce nom vient du patois valdôtain rouésa qui signifie « glacier ». Rien à voir donc avec la couleur rose si ce n’est nous faire rêver un peu. J’aime aller au musée pour découvrir des œuvres qui nous surprennent et nous emmène plus loin que ce à quoi on s’attendait… Rendez-vous au musée en 2021 ??!

Calendrier de l’Avent 2020 – 15 décembre 2020

Félix Edouard Vallotton, « Chemin ensoleillé à Honfleur », vers 1910, MAH Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève. Achat, 1971.

On quitte les monts enneigés un instant pour se réchauffer au soleil de Vallotton. Entouré d’une végétation luxuriante on entendrait presque les oiseaux chanter tellement le rendu émotionnel dans cette toile est fort. Son rêve était de peindre des paysages qui ne seraient pas en proie à des rapports soumis aux convenances ou au dictat de l’analyse précise de la lumière. Il voulait représenter la nature selon les émotions qu’elle lui procurait, des lignes, des couleurs, quelques détails…Il découvre Honfleur et sa région en 1902 et y peindra des paysages, des intérieurs et des portraits qui sont exposés aujourd’hui dans de nombreux musées suisses et étrangers. On pense à « Vases de Honfleur » (1917) au Musée des Beaux-Arts de Lausanne, à « Vue de Honfleur » (1910) au Kunstmuseum Winterthur ou encore à « Effet de brume, Honfleur » (1917) collection particulière. Ces œuvres se caractérisent par un traitement de l’espace particulier et des contrastes colorés intenses qui transmettent plus un état d’esprit, allant de la joie à la mélancolie, qu’à une simple représentation de la nature.

Calendrier de l’Avent 2020 – 14 décembre 2020

Katsushika Hokusai, « Neige à l’aube », 1818, MAH Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève.

Nous restons dans les paysages d’hiver avec aujourd’hui une version japonaise par le célèbre maître d’estampe Katsushika Hokusai. Il s’agit d’une page d’un carnet d’esquisses (hokusai gashiki). On y trouve un paysage enneigé, avec en premier plan trois barques de pêcheurs glissant sur un lac bleu glacé, derrière eux resplendit une composition de petits îlots dont les habitations et la végétation restent couvertes d’un manteau de neige épais. En arrière-plan, des éléments montagneux dans un ciel orangé de ce matin naissant. On retrouve la touche rapide et rythmée de Hokusai jusque dans les détails des éléments rocheux et dans la vigueur du trait. Un joli matin de neige en bonne compagnie…

Calendrier de l’Avent 2020 – 13 décembre 2020

Albert Marquet, « Quai sous la neige », vers 1905- 1906, Ville de Genève, Musées d’art et d’histoire. Legs Jacqueline Maus, 1998. Albert Marquet, formé aux arts décoratifs puis aux Beaux-Arts notamment sous l’égide de Gustave Moreau, est un artiste inclassable, pas tout à fait chez les Fauves, ni tout à fait chez les Postimpressionnistes. Il se spécialise dans la représentation de paysages, naturels ou urbains, et tout comme les impressionnistes, aime peindre les mêmes vues inlassablement tout en travaillant les couleurs, les effets de lumière et de composition.Cette vue du quai des Grands-Augustins à Paris, peinte et repeinte par l’artiste depuis son atelier, lui donne l’occasion d’utiliser une vue plongeante et d’éviter une représentation trop détaillée des éléments. Ici on retrouve le quai enneigé, dans cette atmosphère particulière aux paysages hivernaux. L’impression de ralenti, de silence même, imprègne toute la scène et le seul vrai mouvement vient de ces lignes courbes en diagonale qui partent de la gauche du tableau pour arriver en bas à droite. Cette langue de neige, ponctuée de-ci de-là par quelques figures noires occupe la moitié de l’œuvre et on retrouve cette diagonale si chère à Marquet.

Calendrier de l’Avent 2020 – 12 décembre 2020

Edouard Elzingre, « La Belle Escalade Genève 1602», vers 1929, MAH Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève.
En ce 12 décembre, l’Escalade reste incontournable ! Voici une lithographie en couleur de la célèbre chanson de « La belle Escalade » faisant partie de la collection d’estampe du MAH. On y trouve ses différents refrains ainsi que la partition au cas ou vous auriez oublié sa rengaine entêtante. Chaque refrain est accompagné d’une petite vignette illustrant l’épisode en question. Edouard Elzingre (1880-1966) reste célèbre pour ses estampes et ses cartes postales vintages de différents lieux célèbres de Suisse, cartes que l’on trouve toujours en kiosque aujourd’hui. A défaut d’aller voir le cortège cette année, vous pouvez toujours casser la marmite et faire résonner les pétards aux sons de cette chanson inévitable.

Calendrier de l’Avent 2020 – 11 décembre 2020

Jules-Ami Courvoisier, « Chocolat Suchard », vers 1933, MAH Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève.
Un peu de douceur en ce 11 décembre avec une affiche de la célèbre marque de chocolat suisse Suchard. Philippe Suchard (1707-1884) ouvre une usine de chocolat à Serrières dans le canton de Neuchâtel en 1826. Sa réussite vient entre autres de la technologie innovante, un système hydraulique, qu’il met en place pour faire fonctionner les moulins de son usine exploitée par seulement deux personnes. Cette technique est encore utilisée de nos jours pour broyer la pâte de cacao. Sa matière première étant un produit exotique et coûteux, la production de chocolat était chère. Suchard sort de ses déboires financiers en 1842 grâce à une commande massive du roi de Prusse Frederick William IV, qui était aussi le prince de Neuchâtel. Cette commande lance littéralement la marque et Suchard gagnera des prix à travers toute l’Europe.
L’affiche que nous vous proposons aujourd’hui met en avant la variété « Sumela », un chocolat au lait, miel et amandes, qui n’existe plus aujourd’hui. On y retrouve le talent de l’illustrateur Jules-Ami Courvoisier, originaire de La Chaux-de-Fonds et élève d’Eugène Grasset à Paris, dont les affiches culturelles et sociales sont encore célèbres aujourd’hui.